L'appel de l'UNEF à la population
La violence policière a réprimé sauvagement les étudiants dans la soirée du vendredi 3 mai: 593 arrestations, des centaines de blessés. Comme les ouvriers de Caen et d'ailleurs, les étudiants, les passants ont été frappés par une répression féroce.
En effet, leur lutte est fondamentalement la même : les ouvriers refusent la société qui les exploite, les étudiants refusent une Université qui tend à faire d'eux les cadres dociles d'un système fondé sur l'exploitation, parfois même les complices de cette exploitation.
La presse réactionnaire vise à présenter le mouvement étudiant comme une révolte de jeunes privilégiés et cherche à nous couper de nos alliés naturels. La bourgeoisie saint en effet que c'est aux cotés des travailleurs et à leurs cotés seulement que les étudiants peuvent vaincre. Contre ce mur du mensonge, les étudiants doivent faire connaître à la population les mobiles de leurs combats.
La bourgeoisie cherche à isoler et à diviser le mouvement; la riposte doit être immédiate.
C'est pourquoi :
L'UNEF propose aux syndicats enseignants et ouvriers de reprendre le processus unitaire qui s'est opéré dans les faits pendant la manifestation : ouvriers, lycéens et étudiants ont ensemble riposté spontanément avec l'UNEF face à l'agression policière.
* Contre la répression policière,
* Contre la presse réactionnaire,
* Contre l'Université bourgeoise,
Grève Générale dès lundi
et jusqu'à libération de tous nos camarades, participez massivement à la manifestation au quartier Latin à 18h30 lundi.
(Tract national de l'UNEF, début mai 1968: on ne le trouve pas en vente à la FNAC)